1 1924, Articles divers (1924–1930). M. de Montherlant, le sport et les jésuites (9 février 1924)
1 é. Car le temps n’est plus, où les jeunes gens se faisaient , avec sérieux, des âmes exceptionnellement compliquées, qui s’exprima
2 s toutefois cette séparation, que Maurras n’a pas faite aussi franchement, du catholicisme et du christianisme, le christiani
3 pouvaient être administrés ensemble. L’opération faite , il a pourtant fallu la justifier, ce qui n’a pas été sans quelques t
4 esprit catholique et de l’esprit sportif. « On se fait son unité comme on peut », avoue-t-il franchement. Il me semble bien
5 unir dans une même philosophie la morale jésuite, faite de règles et de contraintes imposées dans le but de restreindre la li
6 présence muette et sûre. Toutes ces choses ne se font pas en vain. Le chef se dresse entre les dix qui sont à lui. Il dit :
7 ital pour le sportif. Or c’est la faiblesse « qui fait lever la haine ». « La faiblesse est mère du combat. » C’est donc à u
2 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Chant funèbre pour les morts de Verdun (mars 1925)
8 sûrs de ne pas nous tromper en nous inquiétant de faire , à notre place modeste, si peu que ce soit pour la paix », c’est une
9 , les soldats déjà légendaires de Verdun, et ce «  haut ton de vie » qu’ils trouvaient au front. D’une phrase, il justifie so
3 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Breton, Manifeste du surréalisme (juin 1925)
10 ement ? » Que M. Breton donne des « recettes pour faire un poème » cette mystification est dans la logique de ses principes,
11 e ses principes, mais je lui conteste le droit de faire suivre son manifeste de proses — Poisson soluble — qui servent d’illu
12 vois ne me seraient-elles perceptibles que par le fait d’une fortuite coïncidence entre l’univers du poète et le mien ? Je c
13 tions plus réelles. On souhaite qu’après faillite faite , les surréalistes trouvent à montrer leur talent en des jeux moins la
14 a du ridicule le cède ici à un ton de mage qui ne fera plus longtemps impression. C’est grand dommage pour les lettres franç
4 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Lucien Fabre, Le Tarramagnou (septembre 1925)
15 est pas lui qui se refuserait à écrire — comme le fait son maître : « La marquise sortit à cinq heures ». Une telle platitud
16 le souvenir des luttes religieuses encore vivace fait que les paysans gardent une méfiance frondeuse vis-à-vis du gouvernem
5 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Les Appels de l’Orient (septembre 1925)
17 ient, ce sont les Keyserling, les Guénon, qui les font entendre, autant et plus que les Tagore et les Gandhi, demi-européani
18 e en particulier). Car la plupart des enquêtés se font de l’Orient une représentation vague et poétique. « Orient…, toi qui
6 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Prévost, Tentative de solitude (septembre 1925)
19 raccourci psychologique. « Tout homme normal est fait de plusieurs fous qui s’annulent », écrit-il. Ce fou qui veut être so
7 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Almanach 1925 (septembre 1925)
20 anach du 25e anniversaire. Les révolutionnaires y faisaient pourtant bon ménage avec les derniers champions du naturalisme puisqu
8 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ernest Seillière, Alexandre Vinet, historien de la pensée française (octobre 1925)
21 inale de la plupart des idées dont lui-même s’est fait le moderne champion. Pour ce qui concerne le Vinet juge des romantiqu
22 lière. C’est peut-être pourquoi il insiste sur le fait que Vinet se déclarait « un chrétien sans épithète ». Croit-il éluder
9 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Gravitations (décembre 1925)
23 aux de la mer ? » « Quel est cet homme dont l’âme fait des signes solennels ? » Une voix lente aux méandres songeurs, une si
24 mal comme l’on cherche les morts… « … Cette chose haute à la voix grave qu’on appelle un père dans les maisons. » Comme Valér
25 des pampas. « Le voilà qui s’avance, foulant les hautes herbes du ciel. » Le gaucho a dompté Pégase et caracole dans les étoi
10 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Simone Téry, L’Île des bardes (décembre 1925)
26 irlandais ; ce que d’ailleurs Mlle Simone Téry ne fait pas. Car elle veut éviter l’emballement et conserver dans l’admiratio
11 1925, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Hugh Walpole, La Cité secrète (décembre 1925)
27 blait si fort qu’il avait peur de trébucher et de faire du bruit. Il songea : — C’est la fin pour moi. Puis : — Quelle imprud
12 1926, Articles divers (1924–1930). Conférence de René Guisan « Sur le Saint » (2 février 1926)
28 oyance se répand, favorisée par la souplesse dont fait preuve l’Église d’alors quand il s’agit d’adapter des traditions anti
29 tat de choses antérieur. Donc l’Église continue à faire des saints, tandis que ce terme n’a plus qu’un sens relatif pour nous
30 teté parfaite ne commence qu’aux limites les plus hautes de la vertu. Dans ce sens, il ne peut exister de saint véritable. Il
13 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Adieu, beau désordre… (mars 1926)
31 nds la révolte des autres et quelles prières cela fait à Dieu », disait Drieu la Rochelle. Mais il faudra bien se remettre à
32 on toujours » — tant qu’il y a des gens pour vous faire du pain ; et c’est très beau, Aragon, de ne plus rien attendre du mon
33 rs venus, Marcel Arland, — plus jeune, il n’a pas fait la guerre — c’est le même désenchantement précoce, sans la brusquerie
34 de peindre leur déséquilibre. Il serait temps de faire la critique des méthodes et des façons de vivre autant que de penser
35 ous avions jusqu’alors enviées, et une nuit, nous fîmes le procès de toutes les jouissances humaines. L’espèce de sincérité t
36 encore et de la vaincre. — Mais la joie d’une si haute victoire — n’est pas si douce encore, n’est pas si bonne que de céder
37 fureur qui le soulevait contre lui-même, qui lui faisait mépriser son propre intérêt6… » c’est proprement la perversion d’une
38 erche pour contempler un absolu ; qu’ils osent se faire violence pour se hisser dans la lumière. « Il vaut mieux, dit encore
39 -être. En tout cas je vois bien le mal qu’ils ont fait et qu’au fond, leur refus d’agir sur l’époque, c’est une manière d’ag
40 out composer en soi, on veut tout cultiver, et en fait l’on se contente d’une violence, d’un vice, d’une inquiétude. 8. « C
14 1926, Articles divers (1924–1930). Conférences d’Aubonne (7 avril 1926)
41 mond de Saussure, psychanalyste distingué, qui se fit avec beaucoup d’intelligence l’avocat du diable, en montrant que tous
42 tion religieuse en s’appuyant sur des expériences faites pendant le réveil de la Drôme, dont il est l’un des artisans les plus
43 eymond malheureusement indisposé, M. Pierre Maury fit une causerie émouvante sur l’Évolution religieuse de Jacques Rivière,
44 naire dans ces milieux, comme M. Terrisse l’avait fait le soir avant pour les milieux d’ouvriers noirs au Cap. Sans toucher
45 professeurs suisses et français. Miracle qui nous fit croire un instant à la fameuse devise de la Révolution. d. « Confér
15 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alix de Watteville, La Folie de l’espace (avril 1926)
46 q Un artiste de grand talent à qui la guerre a fait perdre le goût des théories d’écoles et de quelques autres plaisirs p
16 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Wilfred Chopard, Spicilège ironique (mai 1926)
47 moins fatigant. « Le paon dédaigne encor mais ne fait plus sa roue. » Ce poète — qui fut aussi le prosateur charmant du Péd
17 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, Mon corps et moi (mai 1926)
48 au point où elle « ne semble avoir rien d’autre à faire que son propre procès », une intelligence qui se dégoûte, tel est le
18 1926, Articles divers (1924–1930). L’atmosphère d’Aubonne : 22-25 mars 1926 (mai 1926)
49 rimaient tour à tour les objections que chacun se faisait à part soi, qu’ils incarnaient les voix contradictoires d’un débat qu
19 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Le Corbusier, Urbanisme (juin 1926)
50 mis à calculer la réalisation de ce phénomène de haute poésie — la « ville contemporaine ». Un labeur précis et anonyme conc
20 1926, Articles divers (1924–1930). Confession tendancieuse (mai 1926)
51 : nous comprenons que nos œuvres, si elles furent faites à l’image de notre esprit, le lui rendent bien dans la suite ; c’est
52 ndonné au jeu du hasard, jusqu’au jour où l’on me fit comprendre qu’il n’est que le jeu de sauter follement d’une habitude
53 s de mort et de vie. Et c’est à l’intelligence de faire primer la vie, puisque n’est pas encore parfait cet instinct qui est
54 ces limites : la vie moderne, mécanique, nous les fait oublier, d’où cette fatigue générale qui fausse tout, et qui s’oppose
55 ncieuse. 5. Quant à adhérer à une doctrine toute faite , ce me semble une dérision complète. Je m’étonne qu’après tant d’expé
21 1926, Articles divers (1924–1930). Les Bestiaires, par Henry de Montherlant (10 juillet 1926)
56 intrigue, sans cette orchestration de thèmes qui faisait la richesse du Songe, mais d’une ligne plus ferme, d’une unité plus p
57 temps qu’elle. Et parce qu’il sait ce qu’elle va faire , il peut la dominer… : on ne vainc vraiment que ce qu’on aime, et les
58 De tels passages qui abondent dans les Bestiaires font pardonner bien d’autres pages de vrais délires taurologiques. Quand l
59 ue d’une puissance contagieuse. Il y a là de quoi faire oublier des défauts qui tueraient tout autre que lui. Certes, il ne s
22 1926, Journal de Genève, articles (1926–1982). Le Dépaysement oriental (16 juillet 1926)
60 sirent. Du difficile oubli de soi-même nous avons fait une vertu. Eux, ils l’ont rendu facile et en ont fait un plaisir. » E
61 une vertu. Eux, ils l’ont rendu facile et en ont fait un plaisir. » Et encore ceci que je trouve si juste : « Ce qui défini
62 ace me manque pour parler comme j’aurais voulu le faire des deux autres parties du volume, d’une importance moins actuelle, m
63 rfois un peu gêné cette présence de la mort qu’il fait sentir partout aux lieux mêmes où naquit la religion du « Prince de l
64 révèle sa personnalité peut-être mieux que ne le feraient une suite de pages lyriques toujours un peu stylisées. Il apparaît, i
23 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Ramon Fernandez, Messages (juillet 1926)
65 M. Fernandez a tout le talent qu’il faut pour lui faire acquérir droit de cité. Voici enfin un critique qui sait tirer une le
66 ication directe entre l’œuvre et le moi, comme le fait M. Fernandez dans un essai sur l’Autobiographie et le Roman, dont po
67 e personnelle. Après quoi il écrit : « II y a, en fait , deux manières de se connaître, à savoir se concevoir et s’essayer. »
68 l, qui ont su « penser dans le train de l’action, faire de la psychologie à la volée », et donc connaître l’homme dans l’élan
69 olée », et donc connaître l’homme dans l’élan qui fait sa véritable unité. Je me borne à signaler encore un thème qui revien
24 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henry de Montherlant, Les Bestiaires (septembre 1926)
70 certaines pages magnifiques et sobres, jetées de haut avec la nonchalance des vrais puissants, je compte qu’il saura fonder
25 1926, Articles divers (1924–1930). Soir de Florence (13 novembre 1926)
71 s, avec l’odeur du limon. Nous marchions vers ces hauts arbres clairs, au tournant du fleuve, parmi les dissonances mélancoli
26 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jacques Spitz, La Croisière indécise (décembre 1926)
72 imultanés de ses petits héros. M. Spitz cherche à faire sourire, on le sent ; pourtant l’on sourit : il faut bien croire qu’i
27 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Alfred Colling, L’Iroquois (décembre 1926)
73 loppée, une atmosphère trop claire où les cris se font un peu aigres et les couleurs fluides. Toute la tendresse que ranime
74 otion plus grave, qui transparaît parfois et nous fait regretter que l’auteur ne se soit pas mieux abandonné à son sujet, d’
28 1926, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, La Tentation de l’Occident (décembre 1926)
75 c nos rêves de puissance : notre ambition la plus haute échoue. La tristesse règne sur nos villes. (Neurasthénie, ce mal de l
76 oints de vue irréductibles, du moins M. Malraux a fait parler son Chinois de telle façon qu’ils ne le paraissent point. Et a
29 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Paradoxe de la sincérité (décembre 1926)
77 ssoire « pour rien » ne songeait pas qu’il allait faire école. Le fait est que ce geste symbolique a déclenché tout un mouvem
78 en » ne songeait pas qu’il allait faire école. Le fait est que ce geste symbolique a déclenché tout un mouvement littéraire,
79 lait.   Second exemple. — J’éprouve le besoin de faire le point : à quoi en suis-je, qui suis-je ? Je revois des actes accom
80 on, en littérature et en morale. Impossibilité de faire mon autoportrait moral : je bouge tout le temps. Danger de faire mon
81 ortrait moral : je bouge tout le temps. Danger de faire mon autoportrait moral : je me compose plus laid que nature. Faut-il
82 son intérêt propre, une analyse sincère ne puisse faire découvrir quelques richesses et ne serve parfois de contrôle efficace
83 d des dangers que la sincérité du noli me tangere fait courir, tant dans le domaine littéraire que dans celui de l’action. E
84 ros ce rythme volontaire par lequel un Balzac les fait vivre. Ce serait fausser quelque chose à leurs yeux. Le cas des Faux-
85 soin de mentir. Il devient dès lors impossible de faire rien qui ne soit sincère. Peut-on véritablement se mentir à soi-même,
86 lon Rivière. La sincérité véritable vous pousse à faire le saut dans le vide qu’exige toute foi ; c’est la volonté de sincéri
87 n prendre son parti. La sincérité crée en nous un fait accompli. J’appelle hypocrisie envers soi-même une volonté — si profo
88 ple, ce serait le récit des gestes qu’il m’aurait fait commettre. Manifester est plus sincère qu’analyser. 2. D’ailleurs to
30 1926, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Avant-propos (décembre 1926)
89 pu paraître parfois quelque peu impertinente. Le fait est que nous éprouvons irrésistiblement l’obligation d’être nous-même
90 évision des valeurs. Nous savons bien que nous ne faisons que passer, après tant d’autres, avant tant d’autres. « Amis, ce sont
91 ut-être, la considération du « déluge » peut-elle faire réfléchir utilement sur ses causes…   Nous ne proposerons pas, lecteu
92 us laisser le soin de juger si nous avons de quoi faire les modestes…   Être nous-mêmes, avons-nous dit, c’est à la fois notr
31 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Louis Aragon, Le Paysan de Paris (janvier 1927)
93 ieux encore : après une kyrielle d’injures qui ne font pas honneur à l’imagination d’autres fois si prestigieuse du poète :
94 tes, et une passion farouche pour la liberté, qui font de cet ombrageux personnage une manière de Rousseau surréaliste. Deva
95 les Lèvres, à qui ses compagnons criaient : « Te fais -tu le bouffon de ta propre détresse ? » Tant d’insistance dans le mau
32 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conte métaphysique : L’individu atteint de strabisme (janvier 1927)
96 t dans l’axe de sa vie normale et s’approchait en faisant la roue — celle à qui sourit la Fortune. Urbain, fort d’une hérédité
97 mbolique des systèmes, sortit, c’est-à-dire qu’il fit un pas dans une direction quelconque. L’étoile pleurait, sentimentale
33 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Dans le Style (janvier 1927)
98 ors : Lewis, sifflant comme un fusil automatique, fait balle au cerveau du poète qui meurt de sommeil naturel. Le tunnel sou
34 1927, Articles divers (1924–1930). Conférence d’Edmond Esmonin sur « La révocation de l’édit de Nantes » (16 février 1927)
99 l’Université, en introduisant le conférencier, a fait allusion aux divers points de vue auxquels on a pu se placer pour jug
100 oires que l’histoire ait enregistrés. Après avoir fait un tableau de la France de l’édit, victorieuse dans la guerre de Tren
101 t une œuvre digne du Roi-Soleil et capable de lui faire pardonner les erreurs de sa jeunesse. Le roi, « un niais en matière r
102 juridiques. Et les statistiques faussées peuvent faire croire à une très forte diminution du nombre des protestants. Aussi n
103 ccède aux dragonnades. M. Esmonin s’abstient d’en faire un tableau qu’il suppose présent à l’esprit de ses auditeurs. Il term
35 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Bernard Barbey, La Maladère (février 1927)
104 oué. L’on songe à une fatalité intérieure qui les ferait se meurtrir l’un l’autre. Pourtant, jusqu’au bout, il semble qu’un mo
105 me sentimental qui l’empêtre de réticences, et le fait jouer bien maladroitement son rôle d’homme… « Captif de sa propre jeu
36 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Guy de Pourtalès, Montclar (février 1927)
106 s que naturel s’il parle de choses d’art comme on fait dans Proust, si les passions qu’il nous peint sont ici tant soit peu
107 quelle avidité cruelle, et peut-être tendre, à se faire souffrir rejette l’un vers l’autre ces êtres égoïstes, et fonde lente
108 e soit assez facile et « artiste » on hésite à en faire reproche à l’auteur. Cette espèce de modestie de l’allure est rare au
37 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Lettre du survivant (février 1927)
109 et pourtant… Il faut aussi que je vous dise qu’il fait très froid dans ma chambre : le feu n’a pas pris, et d’ailleurs cela
110 les miens plus d’une fois pendant une danse qu’il fit avec vous, mais vous les détourniez soudain comme pour vous arracher
111 êta, je me trouvais tout près de vous. Mon ami me fit un signe discret, et déjà il se préparait à vous rendre attentive à m
112 ides, implorants. Oh ! toutes les femmes que j’ai fait souffrir cette nuit d’un long regard de damné. À minuit, tellement ép
113 heur de la brume m’apaisa. Sur la promesse que je fis que je me sentais mieux, on me laissa rentrer seul. Je ne sais commen
38 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Orphée sans charme (février 1927)
114 aquer l’inconnu ». Sa femme l’accuse de « vouloir faire admettre que la poésie consiste à écrire une phrase ». Et cette phras
115 s de l’inconscient, au fond desquels on a si vite fait de distinguer les quelques préoccupations assez simples dont l’étude
116 squ’il écrivit certains vers qu’on peut lire plus haut  : Les anges véritables qui connaissent les signes Sont moins bons ac
117 i la part de l’humain, l’imperfection secrète qui fait naître l’amour. Parce que la création est venue après la théorie. Par
118 j’en verrais une preuve, pour mon compte, dans le fait que je ne sais parler de lui autrement que par métaphores.) 5. M. Z
39 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’autre œil (février 1927)
119 eurs, disait Dardel, y a pas à tortiller, il faut faire quelque chose. Nous devons, nous pouvons faire quelque chose. Que dia
120 ut faire quelque chose. Nous devons, nous pouvons faire quelque chose. Que diable ! nous ne sommes pas des imbéciles, nous ne
121 ne sommes pas de ces gens qui croient que 2 et 2 font 22, et qui confondent Jérôme et Jean Tharaud ! » Il y a des soirs où
122 mbres et cent doigts dans deux lits. Combien cela fait -il de pieds et d’oreillles ? À signaler la fuite de Bec-de-Gaz, leque
40 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Edmond Jaloux, Ô toi que j’eusse aimée… (mars 1927)
123 rouver un peu froid, n’aura pas été tentée de lui faire ces confidences qu’elle livre si facilement au héros plus confiant et
124 du héros. Il sait mieux que quiconque aujourd’hui faire éclater dans un cadre très moderne où s’agitent des personnages spiri
125 ni le sens véritable, mais seulement qu’elles ont fait souffrir. Rendez-vous manqués, lettres perdues, aveux incompris, et p
41 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Entr’acte de René Clair, ou L’éloge du Miracle (mars 1927)
126 x de soleil dans les jardins, complets variés, ça fait toujours plaisir de voir des gens bien habillés. » Soudain éclate Ent
127 sauts lents, solennels. Ils revoient la danseuse, font une ronde autour d’une tour Eiffel de bois de la taille de l’Obélisqu
128 herchée de certaines scènes (l’enterrement). Cela fait bizarre. Or, dans le monde où le cinéma doit nous « transplanter », u
129 lifié : c’est peut-être le premier film où l’on a fait du ciné avec des moyens proprement cinégraphiques. Ici le geste pictu
130 des moyens. Rendre le plus par le moins, c’est le fait d’un art à sa maturité. Mais ce sont là critiques de style. D’ores et
131 film comme Entr’acte est une aide puissante. Nous faisons nos premiers pas, étourdis, dans un pays d’illuminations vertigineuse
42 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Daniel-Rops, Notre inquiétude (avril 1927)
132 le, la foi, il résume en lui cette inquiétude qui fait la grandeur et la misère de l’époque — et qu’il avoue préférer à une
133 urd’hui. Il constate que l’une (celle de Gide) ne fait que différer notre inquiétude, tandis que l’autre « ne ruine notre an
43 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Louis Aragon, le beau prétexte (avril 1927)
134 cordes les plus secrètes de mon âme, qu’elle peut faire désormais vibrer à sa fantaisie, même si cela doit m’anéantir. Hoffm
135 éorie du salut. Il n’existe que des systèmes pour faire taire en nous l’appel vertigineux du Silence. On nous montre des Dieu
136 es plus beaux et des plus mélodieuses palinodies, font encore rêver les anges écœurés d’azur. Alors un juron mélodramatique,
137 roix, il n’y a peut-être pas eu d’expression plus haute de l’angoisse humaine, et vous aurez beau rire, pharisiens, et dire q
138 as servir d’argument à un homme. » Voilà qui nous fait oublier certaines morales d’extrême moyenne d’où sont exclues toutes
139 t de littérature que renferme cette œuvre, et qui fait , en dépit des prétentions désobligeantes de l’auteur, son incontestab
140 sespoir n’est encore qu’un appel à la foi la plus haute .   1er mai 1927. Mieux vaut pécher par ridicule que par scepticisme 
141 ’avons pas le temps ces jours-ci, beaucoup trop à faire , beaucoup trop d’êtres et de choses à aimer, et vous savez ce que cel
142 Quoi ?… Bon, bon, c’est entendu, on ne peut rien faire sans vous. Mais n’oubliez pas que « l’artiste serait peu de chose s’i
143 c’est un académicien qui l’a dit. Voulez-vous me faire quelque chose là-dessus pour la Revue ? Mais plus tard, plus tard. Te
144 taphysique, vous lirez ça en attendant. Très bien fait . Excellente méthode ! (Sort le Sens Critique, un peu bousculé.) Moi.
145 e de l’époque12. Le reproche d’obscurité que l’on fait à la littérature moderne n’est qu’une manifestation de ce divorce rad
146 ues d’extrême gauche. Je ne dirai pas, comme on a fait , que c’est très joli de crier merde pour Horace, Montaigne, Descartes
147 establement beau. Mais alors, Aragon, pourquoi se faire marchand des œuvres complètes de Karl Marx ? Si vous ne dites pas aus
148 t, on ne va pas s’acoquiner avec des gens qui ont fait , il y a 10 ans, une révolution en fonction du capitalisme. Est-ce que
149 ise, la politique, et ne voyez-vous pas que c’est faire le jeu de vos ennemis de discuter avec eux dans leur langue et de cri
150 aspects irrévocablement prévus de nous-mêmes que faisaient paraître les petits faits de nos longues journées. Nous aimions la ré
151 e demandait qu’à s’asseoir et que son siège était fait . Nous aimions la Révolution qui nous perdrait corps et biens dans sa
152 gramo comme par hasard nasille : Nous avons tous fait ça Plus ou moins, n’est-ce pas ? Et puis l’aiguille divague vers des
153 s et mort des suites. Quand cesserez-vous de nous faire la jambe, pardon escuses, avec ce thème à condamnations par contumace
154 ie sont : chanter l’Internationale dans les rues, faire la noce, écrire un livre de tendances très modernes. Et des gens pour
155 éfinitive de notre absurdité. Car l’homme « s’est fait une vérité changeante et toujours évidente, de laquelle il se demande
44 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Quatre incidents (avril 1927)
156 re. Il disait : « Je suis né pour la mort. » Il fait assez beau pour que s’ouvre ce cœur de l’après-midi, comme un camélia
45 1927, Articles divers (1924–1930). Jeunes artistes neuchâtelois (avril 1927)
157 a question est peut-être prématurée. Mais le seul fait qu’elle se pose me paraît indiquer que l’un au moins des deux élément
158 éveloppement de certains jeunes tempéraments leur fait défaut dans la même mesure. Ainsi risquent de s’établir autour d’eux
159 des mœurs un peu bourgeoises dont je ne vais pas faire le procès, mais qui expliquent, me semble-t-il, pour une part, la dis
160 l rentre au foyer dans une Rolls-Royce et fortune faite , tout le monde s’accorde à dire qu’on n’attendait pas moins du fils d
161 ement de ses couleurs, une sensualité qui sait se faire délicate quand du haut de San Miniato ou de Fiesole, il peint Florenc
162 ne sensualité qui sait se faire délicate quand du haut de San Miniato ou de Fiesole, il peint Florence avec des roses et des
163 it des natures mortes qui décidément l’étaient, à faire froid dans le dos ; ou bien des scènes d’une bizarre fantaisie, un mé
164 sa technique auparavant volontairement maigre se faisait trop lâche. Mais aujourd’hui la mue semble s’être opérée. Humbert est
165 u’on doit beaucoup attendre de ce tempérament qui fait jaillir en lui sans cesse des possibilités imprévues. Il y a un côté
166 impression de puissance domptée et qui semble se faire une volupté de la discipline qu’elle s’impose. Et voilà qui fait enco
167 é de la discipline qu’elle s’impose. Et voilà qui fait encore plus « Renaissance » : le costume est drapé avec un soin minut
168 mais il aime caresser la reliure qu’il doit avoir faite lui-même. Car il est artisan, dans le beau sens ancien du terme, tout
169 d’un œil regardant le sujet, de l’autre ce qu’en fait son mari). Et puis voici François Barraud, le plus jeune des frères.
170 eu des choses bien curieuses sur son compte. Il a fait de la pâtisserie, mais on m’assure qu’il se nourrit de noix et d’oran
171 les sont des pièges à chimères. C’est ainsi qu’on fait une découverte. Attention qu’André Evard n’aille trouver une de ces m
172 ns l’avantage de grouper des artistes qui, par le fait des circonstances peut-être plus que par de naturelles affinités, se
173 but serait suffisamment atteint si nous n’avions fait qu’affirmer l’existence et la vitalité d’une jeune peinture originale
46 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). René Crevel, La Mort difficile (mai 1927)
174 t ? C’est l’exigence d’une détresse cachée ; elle fait bientôt considérer toute joie comme illusoire et livre l’individu pie
175 abstrait, semé de redites et d’expressions toutes faites qui trahissent une écriture hâtive. Mais il y a dans l’œuvre de René
47 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Paul Éluard, Capitale de la douleur (mai 1927)
176 ux gorgées d’un élixir dont il voudrait bien nous faire croire que le diable est l’auteur. Beaucoup d’oiseaux volètent, se ba
177 res, se posent sur les cordes d’une lyre dont ils font grésiller l’accord, une patte en l’air, becquètent le cœur d’une femm
48 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Drieu la Rochelle, La Suite dans les idées (mai 1927)
178 père. Souvent maladroit, incertain, brutal : mais faisons -lui confiance, voici un homme d’aujourd’hui, presque sans pose, et dé
49 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Récit du pickpocket (fragment) (mai 1927)
179 t de nombreuses glaces. Les fenêtres que j’ouvris firent tourner des soleils sur les parois claires. Du balcon, on voyait la m
180 j’édifiai à mes parents un tombeau sur lequel je fis graver : Prêté — rendu, pour la gloire de l’Église. (Ici, il but une
181 i, il but une gorgée et prit un temps.) » Je vous fais grâce, poursuivit-il, de la chronique de ma vie de rat d’hôtel et de
182 ires et des plus généralement répandus, j’ai vite fait de classer mon monde d’après les quelques réactions élémentaires qui
50 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Conseils à la jeunesse (mai 1927)
183 Mon Dieu, que dire… Il y aurait, par exemple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre
184 r exemple, ce fait du triomphe de la Machine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la guerre… et puis, tenez !
185 chine ; ce fait de la révolution russe… cet autre fait de la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Rai
186 cet autre fait de la guerre… et puis, tenez ! ce fait surtout de la sacro-sainte Raison utilitaire au service des sacro-sai
51 1927, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Girard, Connaissez mieux le cœur des femmes (juillet 1927)
187 de Buibuis, qui parle toujours de Weber… Mais au fait , si vous n’aviez pas lu ce livre ? Ah ! sans hésiter, je vous ferais
188 viez pas lu ce livre ? Ah ! sans hésiter, je vous ferais un devoir de ce plaisir. Un devoir !… Car hélas, l’on n’est pas impun
189 de fumer le matin, de sortir la nuit, et qui lui fait jurer sur la Bible de ne pas entrer dans les cafés. Et puis, c’est ég
52 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). La part du feu. Lettres sur le mépris de la littérature (juillet 1927)
190 paradis poétique. Si je cite tel auteur dont nous fîmes notre nourriture une saison de naguère, voilà le rictus de votre bouc
191 dit quelqu’un. À ce coup, l’évocation de Cocteau fait fleurir sur vos lèvres le mot de Cambronne : hommage à Louis Aragon.
192 ës ? On vaincra jusqu’à sa gueule de bois pour en faire des poèmes. Alors je cherche les raisons de votre indignation, quand
193 re qui révèle le littérateur. Nous ne pouvons pas faire que nous n’ayons rien lu. Vous refusez de compter avec cette réalité
194 r sur les toits. Ainsi, parler littérature, c’est faire la part du feu. Je dis ces noms, ces opinions, ces titres de livres :
195 qui raille l’Église et les curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littérature : votre
196 Église et les curés, c’est qu’il se fait une très haute idée de la religion. Ainsi, de la littérature : votre mépris pour ses
197 aces pour leurs instables certitudes, et qui nous font un péché de notre acceptation des réalités spirituelles parce qu’elle
198 otre attitude méprisante pour la littérature vous ferait bientôt renier le signe le plus certain par lequel ces « quelques-uns
53 1927, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Adieu au lecteur (juillet 1927)
199 l’énorme candeur de trouver ça naturel. On nous a fait des reproches contradictoires. Nous les additionnons : ils s’annulent
200 ur-Alfred-Albert au non moins grand Tanner. (On a fait ses preuves, quoi !) Et puis, qui sait, peut-être sauront-ils rallier
201 ur ranimer la curiosité des plus blasés. Lecteur, fais confiance au Central de Genève. Souviens-toi de la grandeur de ses tr
54 1927, Articles divers (1924–1930). Dés ou la clef des champs (1927)
202 effarée. L’étranger s’animait aussi : une fièvre faisait s’épanouir sur son visage je ne sais quel plaisir cruel. C’était un j
203 le voilà riche, le voilà classé, le voilà prêt à faire des bassesses pour durer, et tu te réjouissais, parce que tu n’as pas
204 isère aux yeux las pleins de rêves, la misère qui fait des soirs si doux aux amants quand ils n’ont plus que des baisers au
205 avec inquiétude, parce que je ne suis plus tout à fait le même. Puis elle me laisse, parce que le lait va monter. Alors, dan
55 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Princesse Bibesco, Catherine-Paris (janvier 1928)
206 éminité du sentiment, du tour de pensée même, qui faisaient déjà du Perroquet Vert un petit chef-d’œuvre de poésie proprement rom
56 1928, Foi et Vie, articles (1928–1977). Le péril Ford (février 1928)
207 ité fondamentale. L’infaillible progrès aurait-il fait fausse route ? Est-il temps encore de le détourner du désastre spirit
208 a réalisé comme il est donné à peu d’hommes de le faire  : 7000 voitures par jour, et la possibilité d’augmenter encore cette
209 t de sous-estimer. Les griefs que les socialistes font aux capitalistes européens ne sauraient l’atteindre. Au contraire, il
210 ord. Et, comme il est très intelligent, il a vite fait de démêler les conditions les plus rationnelles de la production, ave
211 . Par le procédé très simple de la répétition, on fait croire aux gens qu’ils ne peuvent plus vivre heureux sans auto. Voilà
212 besoin. Pour cela, on abaisse les prix. Le client fait la comparaison. Il est impressionné par la baisse, au point qu’il en
213 ustriel ait forcé (psychologiquement) le client à faire une dépense superflue ; le scandale est qu’il l’ait trompé sur ses vé
214 la réalisation concrète d’une théorie qui tend à faire de ce monde un séjour meilleur pour les hommes. » C’est le bonheur, l
215 u… Mais nous nous absorbons trop dans ce que nous faisons et ne pensons pas assez aux raisons que nous avons de le faire. Tout
216 ensons pas assez aux raisons que nous avons de le faire . Tout notre système de concurrence, tout notre effort de création, to
217 de tous les temps. On me dira que Ford a mieux à faire que de philosopher. Je le veux. Mais si j’insiste un peu sur ses « id
218 difficile et la plus grave : celle qu’on ne peut faire qu’au nom de l’Esprit et de ses exigences. Mais le « rien de nouveau
219 table, la connaissance de l’Esprit. C’est déjà un fait d’expérience. Et qui n’en pourrait citer un exemple individuel ? Nous
220 sens de l’âme se nomme bon sens américain. On en fait quelque chose de jovial et d’alerte, quelque chose de très sympathiqu
221 rès sympathique et pas dangereux du tout. On n’en fait pas une philosophie. Mais, sans qu’on s’en doute, cela en prend la pl
222 nde, c’est-à-dire à une nature dont l’usine lui a fait oublier jusqu’à l’existence, et à une liberté qu’il s’empresse d’alié
223 îtriser la matière et parvenir à une liberté plus haute . Or, la technique a révélé des exigences telles que l’Esprit ne peut
224 ffort de l’acquérir, les forces mêmes qui nous la firent désirer. 2° Accepter l’esprit, et ses conditions. Je dis que les êtr
225 ue sensibilité spirituelle deviennent par le seul fait de rester eux-mêmes dans un monde fordisé, des anarchistes. Car l’Esp
226 les écarte des engrenages où ils risqueraient de faire grain de sable. Ils se réfugient dans ce qu’on pourrait appeler les c
227 qu’une échappatoire utopique. Nous avons mieux à faire , il n’est plus temps de se désintéresser simplement des buts — si bas
228 que c’est une question de foi. 1. Une enquête faite à Genève a révélé que les livres les plus lus du grand public sont Ma
57 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
229 nne tout occupée à ressembler à l’idée qu’on s’en fait . Le Ring, trop large, ouvert au vent glacial, crée autour du centre d
230 e autour du centre de la ville une insécurité qui fait songer à la Russie et au sifflement des balles perdues d’une révoluti
231 t près de comprendre… Mon voisin avait parlé tout haut  ; personne pourtant ne se détournait. Comment pouvais-je être le seul
232 nces secrètes et spontanées du plaisir qui seules faisaient sa dignité humaine, parce qu’elles le rattachaient aux buts les plus
233 parce qu’elles le rattachaient aux buts les plus hauts de notre vie. Ces citadins blasés s’amusent plus grossièrement que de
234 èrement que des barbares, ils s’imaginent pouvoir faire une place dans leur vie aux “divertissements” entre 10 heures du soir
235 es courtiers alourdis de “Knödl”. En Orient on en ferait une chose extrêmement précieuse, qu’on n’approcherait qu’avec un sent
236 vait pas moins. « Pourquoi vous ne dites rien ? » fit -elle d’un ton de reproche, évidemment scandalisée par cette atteinte
237 ’était la première fois de la soirée que Gérard «  faisait du Gérard ». Les cocktails du Moulin-Rouge avaient peu à peu envahi n
238 aque minute d’une vie résume cette vie entière et fait allusion à tout ce qu’il y a sous le soleil, et même ailleurs. Croyez
239 ent devant le porche grand ouvert. Les chauffeurs faisaient les cent pas dans la neige fraîche ou s’accoudaient à la banquette d’
240 viar. Il en demanda donc une petite portion et la fit prendre au homard avec toutes sortes de soins. Les chauffeurs regarda
241 rose laissait découvertes des jambes extrêmement hautes tandis que sa tête frisée jetait des insolences sur les chapeaux noir
58 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Marguerite Allotte de la Fuye, Jules Verne, sa vie, son œuvre (juin 1928)
242 Jules Verne fut poète avant tout — et ce livre le fera bien voir aux sceptiques. Il a aimé la science parce qu’elle ouvre de
243 s desquels ils respiraient l’air du monde ». N’en ferons -nous pas autant, emprisonnés que nous sommes dans une civilisation qu
59 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Pierre Naville, La Révolution et les intellectuels (novembre 1928)
244 s qu’ils ne le croient. Certes il était urgent de faire la critique de « cette réalité de premier plan qui nous empêche de bo
60 1928, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Malraux, Les Conquérants (décembre 1928)
245 botage. On y découvre le jeu des tempéraments qui fait opter ces chefs pour l’une ou l’autre de ces attitudes. (Elles ne son
246 itation inquiétante des villes chinoises, Malraux fait preuve d’un art du détail où se révèle le vrai romancier. On serait p
247 e de M. Malraux veut sans issues : l’angoisse que fait naître au cœur du monde contemporain l’absurdité de ses ambitions. Éc
248 e semble que je lutte contre l’absurde humain, en faisant ce que je fais ici… » L’évasion dans l’action — révolutionnaire ou au
249 tte contre l’absurde humain, en faisant ce que je fais ici… » L’évasion dans l’action — révolutionnaire ou autre — rêvée par
250 qui n’est pas elle est pire qu’elle… » Expérience faite , l’absurde retrouve ses droits. C’est ainsi que, masqué par l’enchaîn
61 1928, Articles divers (1924–1930). Miroirs, ou Comment on perd Eurydice et soi-même » (décembre 1928)
251 . Lâchement il se prend en pitié. Ces séances lui font du mal, l’énervent, mais l’aveu qu’il en consent l’attache plus secrè
252 se cherche dans d’autres yeux, c’est pourquoi il fait peur à certaines femmes. Un soir, après quelques alcools et un échan
62 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Sherwood Anderson, Mon père et moi et Je suis un homme (janvier 1929)
253 eu à peu entraîne tout un branle-bas d’évocations hautes en couleur, de rêves, de visages, tandis que ç[à] et là s’ouvrent des
254 ie — mais à Chicago on doit appeler ça du bluff — fait de lui sans doute le plus méridional des conteurs américains. Avec ce
255 mpossible d’évoquer un personnage précis pour lui faire endosser le blâme, mais comme l’homme nommé Ford, de Détroit, a contr
256 davantage que n’importe quel autre de mon temps à faire aboutir la standardization à sa fin logique, ne pourrait-il pas être
63 1929, Journal de Genève, articles (1926–1982). Panorama de Budapest (23 mai 1929)
257 s pourrez voir durant le reste de votre séjour ne fera que confirmer cette première impression. Vienne : assis sur les banqu
258 qu’aucun orchestre ne vient troubler, aucune voix haute , aucune couleur vive. Les journaux qu’ils lisent annoncent chaque jou
259 a montagne de pierre de St-Gellert. Elle tombe en hautes falaises dans le Danube, froide et nue, mais dans son flanc une grott
260 t et s’enivrent comme plus un Européen ne sait le faire , et dansent à tout propos de folles « czardas » qui deviennent tourbi
64 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jules Supervielle, Saisir (juin 1929)
261 de notre esprit : « Car l’on pense beaucoup trop haut , et cela fait un vacarme terrible. » ay. « Jules Supervielle : Sais
262 it : « Car l’on pense beaucoup trop haut, et cela fait un vacarme terrible. » ay. « Jules Supervielle : Saisir (NRF) », Bi
65 1929, Articles divers (1924–1930). La tour de Hölderlin (15 juillet 1929)
263 murmure de l’eau ; la Princesse de Homburg lui a fait cadeau d’un piano dont il a coupé les cordes, mais pas toutes, en sor
264 tion du médecin, mais il est plus difficile de se faire comprendre par un sot que par un fou. » L’hiver dernier, m’occupant a
265 d… Hier, c’était la Pentecôte. La fête de la plus haute poésie. Mais dans ce siècle, où tant de voix l’appellent, combien son
266 ns. Un de ces corridors de vieille maison souabe, hauts et sombres, qui paraîtraient immenses s’ils n’étaient à demi encombré
267 nt, qui montent au Séminaire protestant : il leur fait de grandes révérences… La rumeur et le cliquetis d’une grande terras
268 es. À une table voisine, des adolescents balafrés font des signes énergiques à une compagnie de cavaliers qui passe devant l
269 la plus malencontreuse de Pascal : le « Qui veut faire l’ange… » a autorisé des générations de « bourgeois cultivés » à fair
270 orisé des générations de « bourgeois cultivés » à faire la bête dès qu’il s’agit de l’âme. Dans la bouche de certains, cela p
271 aires. Ah ! vraiment les malins ! qui ont préféré faire tout de suite la bête : comme cela on est mieux pour donner le coup d
272 … Cela s’oublie. Et l’amour, tout justement, nous fait comprendre, dans le temps même qu’il nous entr’ouvre le ciel, qu’il e
66 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Jean Cassou, La Clef des songes (août 1929)
273 dans la vie. Le hasard, complice des poètes, lui fait rencontrer des êtres bizarres avec lesquels il n’hésite pas à faire u
274 es êtres bizarres avec lesquels il n’hésite pas à faire un bout de chemin, Hans le gardeur d’oies, le gueux Joseph qui parle
275 par le temps, des visages qui ne sont plus tout à fait les mêmes, des bonheurs qui signifient plus de désespoir qu’ils ne s’
276 ers… On voudrait un livre de Cassou qui ne serait fait que de ces intermèdes ; pur de tout souci de vraisemblance extérieure
67 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). André Rolland de Renéville, Rimbaud le voyant (août 1929)
277 à la réflexion de notre temps, ne fût-ce que pour faite honte à ceux qui sont encore capables d’une telle honte, de leur indi
278 elle Rimbaud ? Si Claudel s’est montré partial en faisant de Rimbaud, « mystique à l’état sauvage », un catholique qui s’ignore
68 1929, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Julien Benda, La Fin de l’Éternel (novembre 1929)
279 des Clercs 11, thèse dont la Fin de l’Éternel ne fait que reprendre la défense contre ses adversaires de tous bords. Je vou
280 de plus impertinents que moi ne manqueront pas de faire observer que la « fin de l’éternel », la chute de l’idée dans la mati
69 1929, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). L’ordre social. Le Libéralisme. L’inspiration (novembre 1929)
281 de cette accusation, comment ne point céder : il fit couper ses ailes. On le félicita de son retour à l’état normal, qui e
282 ui est pédestre. Mais à partir de ce jour, on lui fit sentir qu’il était devenu beaucoup moins intéressant. ⁂ Celui qui a d
283 uestions qui vous désarme. Craignant qu’on ne lui fît un mauvais parti, l’ange trouva son salut dans un subterfuge : il ins
284 onde. Je suis noire. Mais je sais qui c’est. J’ai fait suivre. Alexandrine un jour m’a laissé entendre qu’elle vous aime. El
70 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Avant-propos
285 dans cet attentat à l’intégrité humaine qu’est en fait l’esprit démocratique. Là-dessus, ces messieurs se lamentent, la jeun
286 n la renvoie, même si l’on n’est pas capable d’en faire soi-même une meilleure. Mais j’aperçois là-bas, vautré derrière son b
287 à la valeur réformatrice des idées, m’accuser de faire une critique dangereuse. 3° que néanmoins je crois à l’efficace de ce
288 ropose de marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’instruction
71 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 1. Mes prisons
289 s les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de
290 même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’« il n’y a rien au-dessus » de la tâche des instituteurs :
291 rien au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire de ces belles analyses logiques, et grammaticales, où tout retombait
292 que je prenne les sentiments trop au sérieux pour faire ici du sentiment, je suis sensible au charme de cette fantaisie. Mais
293 ensible au charme de cette fantaisie. Mais ce qui fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises not
294 fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises notes dans nos carnets hebdomadaires, et une semonce à n
295 brouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui voudrait bien pl
296 a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui voudrait bien pleurer, et qui recommence à gratter son
297 ’on ne comprend pas, la prière du soir pour qu’il fasse beau demain, Michel Strogoff et Rémy un fils de vaincus, les tours de
298 es promenades en tenant la forte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de souvenirs, n’est
299 urellement, la phrase sacrée : « Il faut que tous fassent la même chose, ici ! » Dans la suite, on se chargea d’illustrer par d
300 , et le cerveau saturé d’évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les hommes doivent être égaux en tout. Deux fois deux qu
301 Deux fois deux quatre, c’est stérile, mais ça ne fait de mal à personne, et de plus, toutes choses égales d’ailleurs, dans
302 , c’est vrai. (Il y a encore des poètes pour nous faire comprendre avec enthousiasme que ces vérités-là n’ont aucune importan
303 ant les miracles de la science appliquée. On nous faisait voir tout au long de notre histoire le Progrès constant de l’humanité
72 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 2. Description du monstre
304 ignent des manifestes en mauvais français — et je ferais de la peine à d’excellents garçons. Revenons au civil. Au village, qu
305 ourante où ils le sont beaucoup moins. Le Messieu fait sans doute des vers sur la violette, périodiquement, comme on fait… u
306 es vers sur la violette, périodiquement, comme on fait … un rhume de cerveau. Il joue de quelque instrument. Il a des idées m
307 thumes : l’artiste photographe et le régent. J’ai fait allusion au lieutenant-instituteur qui veut faire de la pédagogie ave
308 fait allusion au lieutenant-instituteur qui veut faire de la pédagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant qui veut tr
73 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 3. Anatomie du monstre
309 émoignage, ni plus ni moins — il est temps que je fasse passer un petit examen aux principes de cette institution passionnéme
310 bre d’heures par semaine, au jugé. On s’arrange à faire tenir dans cette classification le plus possible de « connaissances »
311 tat, voyons donc, — n’avez-vous pas honte de vous faire rappeler sans cesse des vérités aussi élémentaires. L’égalitarisme
312 nces De l’existence des programmes, qui est un fait , et de l’existence de la Démocratie, qui est une prétention (réservon
313 amoindrissent. La discipline scolaire consiste à faire tenir les enfants immobiles et muets 6 heures par jour durant 8 ans.
314 tre une école de Démocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’instruction civique sont insuffisantes pour former l
315 at social existant. Ce qui est vrai, c’est que le fait , absolument nouveau dans l’Histoire, que l’on oblige les enfants à vi
316 grosse vérité que le bon sens m’eût par ailleurs fait voir : il n’y a pas d’égalité réelle possible tant que la loi est la
317 que tous ces principes dérivent nécessairement du fait que l’école est publique, obligatoire, et soumise au contrôle de l’Ét
318 ez l’instruction publique — mais vous êtes, de ce fait , contre le régime. Il y a là, dirait M. Prudhomme, un bien grave dile
319 uver l’enfant dans sa famille). Ensuite, pourquoi fait -on en réalité, comme si toutes les familles constituaient un milieu d
74 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 4. L’illusion réformiste
320 cela s’appelle de l’école pratique. Plus tard on fait apprendre à ces mêmes enfants, et réciter par cœur et à rebours, les
321 us le louable prétexte d’école active, on prétend faire apprendre la grammaire par le moyen de gesticulations appropriées : f
322 ves, parce qu’elles sont comiques précisément. Je ferai à l’école nouvelle un reproche d’une autre nature. Elle prétend donne
323 ée ? En réalité, cet amusement a pour seul but de faire avaler la pilule amère des connaissances. On songe à M. Ford, qui don
324 la souris. On n’impose plus des résultats, on les fait trouver. Notez que cela revient au même, sauf que par la méthode nouv
325 ils ont toute mon amitié. Cela me permet de leur faire remarquer d’autant plus librement qu’ils trahissent le dessein profon
75 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 5. La machine à fabriquer des électeurs
326 briquer des électeurs Je crois à l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je crois aussi qu’on ne peut réformer l’ab
327 mbelli d’un même mouvement. Morigéner l’une c’est faire pleurer l’autre. Écouter ce que dit l’une, c’est savoir ce que l’autr
328 ces Messieurs d’une aubaine pour eux si rare. Un fait simple, par exemple, c’est que la Démocratie sans l’instruction publi
329 poliment au lecteur de vouloir bien ne point trop faire la bête, sinon je me verrai contraint de lui expliquer un certain nom
330 publique aient eu pleine conscience de ce qu’ils faisaient — et je les excuse pour autant10. Je dis simplement ceci : leur œuvre
331 l’époque… Mais les gouvernements savent ce qu’ils font . Tout se tient, comme vous dites, sans doute pour m’ôter l’envie de b
332 mbez mal. J’appartiens à cette espèce de gens qui font confiance à leur sensibilité plus qu’aux idées des autres. Or, c’est
76 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 6. La trahison de l’instruction publique
333 qui s’en réjouissent mauvaisement. (« C’est bien fait . C’était trop laid ».) À peine capable de nous instruire, l’École pré
334 s plaisants. Admirez mon extrême modération. Ceci fait , constatez avec moi que la famille était encore un milieu naturel, do
335 tion de toutes les mesquineries naturelles (je ne fais le procès de la bêtise humaine qu’en tant qu’elle est cultivée par l’
77 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. 7. L’Instruction publique contre le progrès
336 duquel on distille du radicalisme intégral. On me fera observer que beaucoup des servants de la machine sont socialistes : v
337 onnue et qui ridiculise à coup sûr sa victime. En fait de farces, vous allez feindre de trouver bien bonne celle-ci : je pré
338 ore que peu l’avouent. Car détruire, déblayer, et faire des signes dans le vide à des hasards gros de dangers, c’est peut-êtr
339 je ne me tiendrai pas pour battu quand on m’aura fait remarquer que la plupart des intellectuels sont convertis depuis long
340 étroit et distingué. Il y a de grands balayages à faire , un grand courant d’air à créer qui emportera toutes ces statistiques
341 r des feux de joie, etc. Bon. Supposons tout cela fait . Respirons. Mais déjà vous m’attendez à ce tournant et vous me sommez
78 1929, Les Méfaits de l’instruction publique. Appendice. Utopie
342 figurez-vous que j’ai la ferme intention de vous faire rigoler, si cela peut vous rassurer quant à ma santé mentale.) La que
343 ir de nos forces, — le Poète dira un mot, ou bien fera un acte, et ces peuples de somnambules s’éveilleront du cauchemar où
344 qu’à une forte équipe d’idéalistes pratiques d’en faire sortir le beau miracle d’une civilisation aux ordres de l’Esprit. Mai
345 ement rassurée que vous vous dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas ce que c’est que libre, ou
346 qu’elle beugle longuement tout en le suivant. Que faire , diront les gens de bonne volonté dont mon imagination romantique sup
347 n imagination romantique suppose l’existence. Que faire  ? Voir et penser juste d’abord. Simplement. Ensuite, soutenir cette o
348 rre le crâne pour l’en empêcher. Il s’agit de lui faire comprendre que l’école est le plus gros obstacle à sa culture. Et c’e
349 tes. Une technique spirituelle. Et puis, qu’il en fasse ce qu’il voudra. Les Orientaux appellent yoga cette culture des facul
350 laire des mots. Ce terme hindou agace, trouble ou fait sourire les étriqués. On croit devoir se défendre : on se moque. On m
351 d’éducation efficace. L’armée de milices suisses fait des soldats en moins de trois mois. Si l’école appliquait en les tran
352 ais qu’on nous laisse le temps de la regarder. De faire connaissance. Je ne sais s’il est très exagéré de dire que tout homme
353 imeraient du même coup ; car sur ce plan elles ne font que traduire la diversité des besoins individuels. Méditez un peu ces
354 je la voudrais secrète. Vous verrez bien. Cela se fera sans vous. Déjà revient le temps des mages : ils comprennent les théo
355 tous les instituteurs pour gibier de potence. Ils font beaucoup de mal, mais ils sont les premières victimes du système qu’i
356 es victimes du système qu’il propagent et qui les fait vivre. La question se complique dès que l’instituteur prend conscienc
357 oute destination religieuse particulière. On peut faire des haltères et rester pacifiste. NOTE C Vous parlez de la grande vul
358 ses Articles pédagogiques encore très actuels, du fait que l’école n’a pas bougé depuis. 16. On promet des confitures à l’e
79 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Avant-propos
359 dans cet attentat à l’intégrité humaine qu’est en fait l’esprit démocratique. Là-dessus, ces messieurs se lamentent, la jeun
360 n la renvoie, même si l’on n’est pas capable d’en faire soi-même une meilleure. Mais j’aperçois là-bas, vautré derrière son b
361 à la valeur réformatrice des idées, m’accuser de faire une critique dangereuse ; 3° que néanmoins je crois à l’efficace de c
362 ropose de marquer ici la distinction classique du fait et du droit ; et c’est pourquoi je considérerai d’abord l’instruction
80 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 1. Mes prisons
363 s les confondent avec ceux de leur enfance et les font indûment participer de la même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de
364 même grâce. Voyez Péguy, quand il essaie de nous faire croire qu’ « il n’y a rien au-dessus » de la tâche des instituteurs :
365 rien au-dessus » de la tâche des instituteurs : Faire de ces belles analyses logiques, et grammaticales, où tout retombait
366 que je prenne les sentiments trop au sérieux pour faire ici du sentiment, je suis sensible au charme de cette fantaisie. Mais
367 ensible au charme de cette fantaisie. Mais ce qui fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises not
368 fait très bien dans un Cahier de la quinzaine, ça faisait de mauvaises notes dans nos carnets hebdomadaires, et une semonce à n
369 brouille les règles, qui a sommeil, qui a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui voudrait bien pl
370 a peur de faire faux, parce que les autres auront fait juste, et qui voudrait bien pleurer, et qui recommence à gratter son
371 ’on ne comprend pas, la prière du soir pour qu’il fasse beau demain, Michel Strogoff et Rémy un fils de vaincus, les tours de
372 es promenades en tenant la forte main du père qui fait de longs pas réguliers… L’École, dans ce concert de souvenirs, n’est
373 urellement, la phrase sacrée : « Il faut que tous fassent la même chose ici ! » Dans la suite, on se chargea d’illustrer par d’
374 , et le cerveau saturé d’évidences du type 2 et 2 font 4, ou : tous les hommes doivent être égaux en tout. Deux fois deux qu
375 Deux fois deux quatre, c’est stérile, mais ça ne fait de mal à personne, et de plus, toutes choses égales d’ailleurs, dans
376 , c’est vrai. (Il y a encore des poètes pour nous faire comprendre avec enthousiasme que ces vérités-là n’ont aucune importan
377 ant les miracles de la science appliquée. On nous faisait voir tout au long de notre histoire le Progrès constant de l’humanité
81 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 2. Description du monstre
378 ignent des manifestes en mauvais français — et je ferais de la peine à d’excellents garçons. Revenons au civil. J’ai fait allu
379 e à d’excellents garçons. Revenons au civil. J’ai fait allusion au lieutenant-instituteur qui veut faire de la pédagogie ave
380 fait allusion au lieutenant-instituteur qui veut faire de la pédagogie avec sa section. L’instituteur-lieutenant qui veut tr
82 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 3. Anatomie du monstre
381 émoignage, ni plus ni moins — il est temps que je fasse passer un petit examen aux principes de cette institution passionnéme
382 d’heures par semaine, au jugé. On s’arrange pour faire tenir dans cette classification le plus possible de « connaissances »
383 tat, voyons donc, — n’avez-vous pas honte de vous faire rappeler sans cesse des vérités aussi élémentaires. 3.c. L’égalita
384 nces De l’existence des programmes, qui est un fait , et de l’existence de la Démocratie, qui est une prétention (réservon
385 amoindrissent. La discipline scolaire consiste à faire tenir les enfants immobiles et muets 6 heures par jour durant 8 ans.
386 tre une école de Démocratie. Ils insistent sur le fait que les leçons d’instruction civique sont insuffisantes pour former l
387 at social existant. Ce qui est vrai, c’est que le fait , absolument nouveau dans l’Histoire, que l’on oblige les enfants à vi
388 grosse vérité que le bon sens m’eût par ailleurs fait voir : il n’y a pas d’égalité réelle possible tant que la loi est la
389 que tous ces principes dérivent nécessairement du fait que l’école est publique, obligatoire, et soumise au contrôle de l’Ét
390 ez l’instruction publique — mais vous êtes, de ce fait , contre le régime. Il y a là, dirait M. Prudhomme, un bien grave dile
391 ver un enfant dans sa famille). Ensuite, pourquoi fait -on en réalité, comme si toutes les familles constituaient un milieu d
83 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 4. L’illusion réformiste
392 et cela s’appelle l’école pratique. Plus tard, on fait apprendre à ces mêmes enfants, et réciter par cœur et à rebours, les
393 us le louable prétexte d’école active, on prétend faire apprendre la grammaire par le moyen de gesticulations appropriées : f
394 ves, parce qu’elles sont comiques précisément. Je ferai à l’école nouvelle un reproche d’une autre nature. Elle prétend donne
395 ée ? En réalité, cet amusement a pour seul but de faire avaler la pilule amère des connaissances. On songe à M. Ford, qui don
396 la souris. On n’impose plus de résultats, on les fait trouver. Notez que cela revient au même, sauf que par la méthode nouv
397 ils ont toute mon amitié. Cela me permet de leur faire remarquer d’autant plus librement qu’ils trahissent le destin profond
84 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 5. La machine à fabriquer des électeurs
398 briquer des électeurs Je crois à l’absurdité de fait de l’instruction publique. Je crois aussi qu’on ne peut réformer l’ab
399 mbelli d’un même mouvement. Morigéner l’une c’est faire pleurer l’autre. Écouter ce que dit l’une, c’est savoir ce que l’autr
400 ces Messieurs d’une aubaine pour eux si rare. Un fait simple, par exemple, c’est que la Démocratie sans l’instruction publi
401 poliment au lecteur de vouloir bien ne point trop faire la bête, sinon je me verrai contraint de lui expliquer un certain nom
402 ion publique aient pleine conscience de ce qu’ils faisaient — et je les excuse pour autant 10. Je dis simplement ceci : leur œuvr
403 l’époque… Mais les gouvernements savent ce qu’ils font . Tout se tient, comme vous dites, sans doute pour m’ôter l’envie de b
404 mbez mal. J’appartiens à cette espèce de gens qui font confiance à leur sensibilité plus qu’aux idées des autres. Or, c’est
85 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 6. La trahison de l’instruction publique
405 qui s’en réjouissent mauvaisement. (« C’est bien fait . C’était trop laid ».) À peine capable de nous instruire, l’École pré
406 s plaisants. Admirez mon extrême modération. Ceci fait , constatez avec moi que la famille était encore un milieu naturel, do
407 tion de toutes les mesquineries naturelles (je ne fais le procès de la bêtise humaine qu’en tant qu’elle est cultivée par l’
86 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). 7. L’instruction publique contre le progrès
408 duquel on distille du radicalisme intégral. On me fera observer que beaucoup des servants de la machine sont socialistes ou
409 onnue et qui ridiculise à coup sûr sa victime. En fait de farces, vous allez feindre de trouver bien bonne celle-ci : je pré
410 ore que peu l’avouent. Car détruire, déblayer, et faire des signes dans le vide à des hasards gros de dangers, c’est peut-êtr
411 je ne me tiendrai pas pour battu quand on m’aura fait remarquer que la plupart des intellectuels se sont convertis depuis l
412 étroit et distingué. Il y a de grands balayages à faire , un grand courant d’air à créer qui emportera toutes ces statistiques
413 r des feux de joie, etc. Bon. Supposons tout cela fait . Respirons. Mais déjà vous m’attendez à ce tournant et vous me sommez
87 1929, Les Méfaits de l’instruction publique (1972). Appendice. Utopie
414 figurez-vous que j’ai la ferme intention de vous faire rigoler, si cela peut vous rassurer quant à ma santé morale.) La ques
415 air de nos forces — le Poète dira un mot, ou bien fera un acte, et ces peuples de somnambules s’éveilleront du cauchemar où
416 qu’à une forte équipe d’idéalistes pratiques d’en faire sortir le beau miracle d’une civilisation aux ordres de l’Esprit. Mai
417 ement rassurée que vous vous dites : c’est tout à fait moi ! — Détrompez-vous. Vous ne savez pas ce que c’est que libre ou c
418 qu’elle beugle longuement tout en le suivant. Que faire , diront les gens de bonne volonté dont mon imagination romantique sup
419 n imagination romantique suppose l’existence. Que faire  ? Voir et penser juste d’abord. Simplement. Ensuite, soutenir cette o
420 rre le crâne pour l’en empêcher. Il s’agit de lui faire comprendre que l’école est le plus gros obstacle à sa culture. Et c’e
421 tes. Une technique spirituelle. Et puis, qu’il en fasse ce qu’il voudra. Les Orientaux appellent yoga cette culture des facul
422 laire des mots. Ce terme hindou agace, trouble ou fait sourire les étriqués. On croit devoir se défendre : on se moque. On m
423 d’éducation efficace. L’armée de milices suisses fait des soldats en moins de trois mois. Si l’école appliquait en les tran
424 ais qu’on nous laisse le temps de la regarder. De faire connaissance. Je ne sais s’il est très exagéré de dire que tout homme
425 imeraient du même coup ; car sur ce plan elles ne font que traduire la diversité des besoins individuels. Méditez un peu ces
426 je la voudrais secrète. Vous verrez bien. Cela se fera sans vous. Déjà revient le temps des mages : ils comprennent les théo
427 tous les instituteurs pour gibier de potence. Ils font beaucoup de mal, mais ils sont les premières victimes d’un système qu
428 victimes d’un système qu’ils propagent et qui les fait vivre. La question se complique dès que l’instituteur prend conscienc
429 oute destination religieuse particulière. On peut faire des haltères et rester pacifiste. NOTE C Vous parlez de la grande vul
430 ses Articles pédagogiques encore très actuels, du fait que l’école n’a pas bougé depuis. 16. On promet des confitures à l’e
88 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Henri Michaux, Mes propriétés (mars 1930)
431 la plus poussée. Il invente aussi des mots et en fait de courts poèmes d’une divertissante et parfois émouvante bizarrerie
89 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Kikou Yamata, Saisons suisses (mars 1930)
432 in plein de mouettes — « Un beau bruit d’ailes me fait un ciel » — la vaporeuse beauté du lac de Neuchâtel. Mlle Kikou Yamat
433 e. Kikou Yamata peint la Suisse avec un pinceau «  fait du poil de novembre des chamois ». On s’émerveille de le voir, dans s
434 ux et de précision… À la dernière page, l’artiste fait une belle grimace : le lecteur ne l’imitera pas. be. « Kikou Yamata
90 1930, Articles divers (1924–1930). Le prisonnier de la nuit (avril 1930)
435 us. II Je ne sais pas où tu m’entends mais ces hauts murs d’ombre et de vent autour du monde où nous vivons parquent les v
436 bile tourné vers l’ombre où tu m’entends. III Fais rentrer dans leur peau d’ombre ces mots qui voudraient fleurir tourne
437 draient fleurir tourne le dos ferme les poings ne fais qu’un ou deux pas que les souvenirs s’épousent entre eux pendant qu
91 1930, Articles divers (1924–1930). Au sujet « d’un certain esprit français » (1er mai 1930)
438 es. (L’esprit n’est-il pas ce qui allège ? Ce qui fait s’envoler les ballons ?) 2. En vérité, ce temps est peu propice au m
439 listes de tout au monde ; des jeunes gens qui ont fait leurs études à la Nouvelle Revue française , et qui ont, sur un tas
440 ieux » littéraires, l’un parce qu’il croit tout à fait , l’autre parce qu’il ne croit pas du tout, le troisième parce qu’il c
441 hétique, les Surréalistes dans leur métaphysique, font preuve de la même ambition et témoignent de la même impuissance. Ils
442 t vers la foi et s’arrêtent chez un éditeur. Cela fait un roman de plus. Il obtiendra le prix d’assiduité et l’approbation d
443 ité et l’approbation de tous les prudents qui ont fait le tour des choses comme on fait le tour des galeries du Lido : bien
444 prudents qui ont fait le tour des choses comme on fait le tour des galeries du Lido : bien décidé à ne rien acheter qui mett
445 re » parisienne — physiologique et morne — que le fait même de s’y essayer définit ce qu’on nomme à Paris prétention. Médite
446 cigare ou son moi. » 8. « La France… n’a pas su faire la révolution morale… parce qu’elle manque de sens moral. » Le França
447 disciple de Nietzsche, demandera pourquoi il faut faire la révolution morale. Voilà notre aphorisme démontré. 9. Enfin je ci
448 erre ». Bien. Ah ! très bien ! Mais qu’ensuite on fasse appel à Valéry ou au Surhomme, jamais absent d’ici, et je reprends ma
92 1930, Revue de Belles-Lettres, articles (1926–1968). Les soirées du Brambilla-club (mai 1930)
449 nt. Nous embarquons Jean Cassou, et le fantôme se fait aussi négligeable que possible, pratiquement invisible, dans cette mi
450 . Le fantôme derrière nous claque la portière. Il fait assez froid. ⁂ Lorsque l’homme, cédant à l’évidence des choses ou de
451 et prétentieux. Je suis de ceux qui mangent sans faire d’histoires. Je remarque simplement qu’on n’est jamais mieux pour par
452 -midi qu’il commençait un roman. Son absence nous fera-t -elle croire qu’il apporte un soin tout particulier à le parfaire ? — 
453 cret, et dans laquelle la rédaction s’empresse de faire rentrer la partie la plus incongrue de cette chronique. Enfin, un Étr
93 1930, Articles divers (1924–1930). « Vos fantômes ne sont pas les miens… » [Réponse à l’enquête « Les vrais fantômes »] (juillet 1930)
454 nt autour de moi quand la passion ou la prière me font centre de mon univers. La vision « autre » dont vous parlez traduit
455 oureuse. L’audace et l’humilité de la prière nous font entendre l’accord fondamental d’une éthique des fantômes, dont la poé
94 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Léon Pierre-Quint, Le Comte de Lautréamont et Dieu (septembre 1930)
456 écurseur » d’une certaine littérature moderne n’a fait , en somme, que reprendre, quitte à les parodier, les grands thèmes du
95 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie I (octobre 1930)
457 la rive, ils en ont tant vu ! Ils aiment mieux me faire honte de mon visage gris ; leurs yeux stupides me demandent où je n’a
458 rantes de reflets, — et déjà nous passons sous de hauts ponts sonores, au long d’un quai tout fleuri de terrasses ; on nous d
459 arrivées, premiers regards aux rues croisées qui font des signes pour demain, présentations de mes Espoirs aux jeunes Prome
460 sse. J’irai chercher moi-même, me suis-je dit, je ferai toutes les avances, les plus exténuantes, et qui sait si tant d’erreu
461 vision d’Orient et je grimpais gravement comme je ferai , je pense, au jour de mon pèlerinage au Temple de l’Objet inconnu. On
462 e-forme dallée, surchauffée, entre des murs assez hauts dont l’un est peut-être la façade d’une chapelle ; mais la porte est
463 r. Gül Baba est le dernier héros musulman qui ait fait parler de lui en Hongrie. Il s’appelait en vérité Kehl Baba, ce qui s
464 Prophète chauve. Les Hongrois, par erreur, en ont fait Gül Baba, ce qui signifie le Père des roses. Moyennant cette naturali
465 rs. Nous voici plus à l’aise. Eh bien oui : je me ferai un mérite de perdre tout mon temps, si toutefois perdre conserve ici
466 ends : leur monde, avec leurs « problèmes du plus haut intérêt », le « prix de l’action » et leur morale qui ne parle que d’
467 vivement éclairée. Murs chaulés, et de nouveau de hautes voûtes. Une banquette longe trois des parois, la quatrième est occupé
468 au. Si le conteur ment, — pendant qu’il y est, il ferait mieux de choisir un autre pays que la Hongrie archi-connue, — le lect
469 malheur ce peuple turbulent et déchu, suffirent à faire d’un affairiste anglais l’idole du nationalisme magyar. Son portrait
470 e tout en blanc arrive par les vignes, ah ! qu’il fait beau temps, l’horizon est aussi lointain qu’on l’imagine, tout a de b
96 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
471 lors ses mains sur les épaules du cavalier) et la faire pirouetter un quart de tour à droite, un quart de tour à gauche ; pir
472 one, parce qu’elle est d’un seul tenant. Rien qui fasse répétition. C’est ici le premier pays que je n’ai pas envie d’élaguer
473 , comme un appel à la rafale dont l’approche déjà fait grésiller les notes basses du cymbalum, — et maintenant ferme les yeu
474 ferme les yeux sous la vague toujours un peu plus haute que profonde ne fut l’attente, et lâche tout. C’est l’âme qui joue au
475 tte sous des chiffons bariolés et des secrets qui feraient peur aux femmes, cet objet dont parfois, au comble de la turbulence d
476 y plonger ; et ensuite, s’il vous a paru beau, en faire le tour, mais voilà qui est affaire de pur caprice, tandis que s’y ba
477 — vais-je pour vous m’arrêter quelques jours ? On ferait connaissance à table d’hôte, on irait ensemble à Tihany — elle a l’ai
478 l’heure. Par-dessous le store, je voyais la Lune faire des bonds courts sur la plaine inondée de nuit. J’essayais de penser
479 plus en quel endroit du temps tu vis, — c’en est fait , toutes choses ont revêtu cet air inaccoutumé qui signale que tu es p
480 tère… mais déjà l’œil s’éteint, le corps se plie, fait demi-tour et puis s’en va. Rien, rien à déclarer, quelle tristesse. M
97 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Charles Du Bos, Approximations, 4e série (novembre 1930)
481 ient au critique avant tout, et c’est pourquoi il fait de la critique en présence des obstacles qu’il rencontre, là où le cr
482 créateur, supposant le problème résolu (Racine), fait une œuvre d’art. Ou bien encore, l’artiste, usant de cette sorte de d
98 1930, Foi et Vie, articles (1928–1977). « Pour un humanisme nouveau » [Réponse à une enquête] (1930)
483 entreprise par certains philosophes des sciences fait -elle songer à l’activité de cet espion anglais qui parvint durant la
99 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). André Malraux, La Voie royale (février 1931)
484 s que le style très tendu de M. Malraux n’est pas fait pour dissiper. Perken, dans ses conversations, fait parfois penser à
485 it pour dissiper. Perken, dans ses conversations, fait parfois penser à ces gens — on en rencontre dans les affaires — qui s
486 doute que l’idée la plus forte que M. Malraux se fait de lui-même. Je suis tenté de dire : son moi idéal, celui auquel il d
487 ines et humaines, n’eussent vraisemblablement pas fait encourir à notre auteur pareil ostracisme. Mais notre monde ne connaî
100 1931, Foi et Vie, articles (1928–1977). Sécularisme (mars 1931)
488 Sécularisme (mars 1931)d Il nous plaît de faire converser ici les gens les moins faits pour s’entendre : ce n’est pas
489 faute d’emploi, il n’y avait aucune correction à faire  ». D’ailleurs, il ne veut pas poétiser le tableau, car, pour lui, « ê
490 e la prose est plus vraie que la poésie, le petit fait plus vrai que le haut fait, la mesquinerie plus vraie que la grandeur
491 aie que la poésie, le petit fait plus vrai que le haut fait, la mesquinerie plus vraie que la grandeur. C’est sans doute qu’
492 ue la poésie, le petit fait plus vrai que le haut fait , la mesquinerie plus vraie que la grandeur. C’est sans doute qu’on le
493 her de penser que cette peinture d’Aden est assez faite pour y contribuer : si grande est en effet l’horreur que M. Nizan épr
494 re est qu’elle sent son xixe siècle. On peut lui faire un grief plus grave : elle subordonne toute réforme à une préalable r
495 e n’hésite pas à le déclarer. On m’arrêtera en me faisant observer que cet orgueil n’a pas un caractère personnel, puisque l’Es
496 ition recèle de flatterie. Ce n’est pas tout : en fait l’idéaliste se substitue inévitablement à l’Esprit — et cette fois no
497 l’autre. La preuve, je m’amuse à la voir dans le fait que le pamphlet de M. Nizan, communiste, est encore plus dur que l’ar
498 ce temps, souscrirait aux critiques que M. Nizan fait à l’actuelle civilisation, souffrant comme lui de ce que « les hommes